Je viens de me lever pour partir dans la liaison de 500 kms
qui va nous emmener au Chili. Pour ensuite une spéciale de 300 km, je crois,
qui à l’air assez costaud !
Retour sur la journée d’hier… qui a vu le décès d’un pilote
moto. Ca, c’est vraiment très triste ! Pas grand chose à dire, juste rassurer
tout le monde – mais en particulier mes proches, mes enfants (que j’embrasse),
ma famille – je roule vraiment doucement, très doucement, très prudemment…
comme l’atteste mon classement : je suis dans les derniers ! Mon objectif
est de rentrer le soir, d’être là et d’arriver au bout.
La deuxième étape (NDLR : avant hier) a été très très
difficile : je peux le dire maintenant, j’ai pensé abandonner, j’étais déshydraté,
avec des crampes… mais au moment d’appeler ASO pour déclarer mon abandon et
demander de l’aide, j’ai pas voulu ; abandonné une deuxième fois, le
deuxième jour, c’était dur, très dur et… je me suis forcé, je ne sais pas
comment, à rejoindre le CP3… où la course a été neutralisée ! Pour ceux
qui ont vu les images sur Eurosport, j’étais très mal, vraiment pas bien, je ne
tenais plus sur mes jambes… mais pas en danger ! Le soir même j’étais
requinqué et le lendemain matin nickel.
La journée d’hier c’est très bien passée. Des paysages
magnifiques, vraiment extraordinaires, des paysages de montagne, avec des piste
en terre et cailloux, un petit peu de sable (la journée d’avant–hier, il y
avait de grands chemins de sable plein d’ornières, vraiment pas faciles). On
est passé par 3.800, je crois, en liaison, par des routes assez sympa. Alors
que toute la première partie de la spéciale était relativement simple, rapide,
un petit cassante mais simple, y compris en navigation, les 30/40 derniers kms
étaient dans des rios de sables fins avec des caillasses, avec des changements
de cap en permanence, un coup à gauche, un coup à droite. Là, ça été costaud.
Je me demandais pendant tout le début de l’étape si ça allait être comme ça
tout le long, si ça ne cachait pas quelque chose… et ça cachait quelque
chose ! Les 30/40 dernières bornes ont été très dures.
Bon, je suis arrivé au bivouac de Chilecito, pas trop tard et j’ai pu
faire pas mal de choses sur la moto, régler pas mal de petits soucis : j’ai
changé le pneu arrière, vraiment fatigué ; changé des câbles d’alimentation
de la navigation qui avait été cassés lors d’une chute (NDLR : ce qui
explique le non positionnement de Frédéric sur le site Dakar !) ; un
levier ; toujours mon problème de frein arrière ; le sabot qui
bouge un peu ; la vidange, indispensable… pas mal de petites bricoles à
faire, mais la moto va très bien (*) ! J’ai pu presque tout régler mais je me
suis couché un petit peu trop tard ! Je m’arrêterai un peu sur la liaison,
dont les temps semblent larges, pour faire des petites siestes d’1/4 d’heure,
20’…
(*) Petits messages pour la sellerie Bender « la selle va très bien – pour être clair, j’ai pas mal… au cul, malgré les grosses liaisons »
- et pour Thierry Beuchot, « parmi tout ce que tu as fait… les réservoirs tiennent bien, malgré les chutes ! »
L'entrée au Chili se mérite ! Un réveil très matinal et une ascension jusqu'à 4.800 mètres d'altitude précéderont le passage de la frontière au Paso San Francisco. Après 594 kms de liaison routière, sublime, la partie réellement sportive - 315 km - débute par un échauffement progressif sur les pistes minières, avant de se confronter aux réalités du désert d'Atacama. On joue alors sur terrain ouvert, et sablonneux. C'est ensuite dans les 40 derniers kilomètres, et pour beaucoup, de nuit, que seront abordées les dunes et les cuvettes géantes de Copiapo. La finesse et l'instinct dans le franchissement seront récompensés.